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Le bandeau noirCharles Le Goffic

C’est un pays battu des vents, mordu des lames,
Où des vols d’échassiers tournent dans le ciel gris,
Cependant que, la gaffe au poing, guettant le bris,
Droites sur l’horizon, veillent d’étranges femmes.

Le soir tombe : on entend un bruit lointain de rames.
Des christs hâves dans l’ombre ouvrent leurs yeux meurtris ;
Et voici qu’autour d’eux, sur les joncs défleuris,
S’abat en gémissant le morne essaim des Âmes.

C’est Penmarc’h. Aux fils d’or de leur bonnet collant
Les fermières d’Argoll ont pris plus d’un galant ;
Tréguier vante à bon droit sa coiffe épiscopale ;

Le lin vierge sied seul aux filles du Moustoir :
Là-bas, où le Goayen élargit son flot pâle,
Les guetteuses de bris ceignent un bandeau noir.

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Publié dansCharles Le GofficPoètes

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