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ÉvocationCharles Le Goffic

Pour évoquer les jours défunts
Il m’a suffi de quelques roses :
J’ai respiré dans leurs parfums
Tes lèvres closes.

Je sais des jasmins d’occident
Aussi veloutés que ta gorge ;
Tes cheveux blonds sont cependant
Moins blonds que l’orge.

Les violiers ont pris tes yeux ;
Ton rire a passé dans la brise,
Ton joli rire insoucieux
Qu’un sanglot brise ;

Et les immortelles de mer,
Qui s’ouvrent dans les dunes blanches,
Ont la senteur de miel amer
Qu’avaient tes hanches…

Et c’est toi toute, gorge et front.
Vieillis, pâlis, languis, qu’importe ?
L’aube a des lys qui me rendront
Ta beauté morte.

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Publié dansCharles Le GofficPoètes

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