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À Charles BaudelaireTheodore de Banville

A eux la faute, pourquoi tant d’orgueil ?

Stendhal.
O poëte, il le faut, honorons la Matière ;

Mais ne l’honorons point d’une amitié grossière,

Et gardons d’offenser, pour des plaisirs trop courts,

L’Amour, qui se souvient, et se venge toujours.

Notre âme est trop souvent comme cette Bacchante

Que, dans une attitude aimable et provocante,

Le Satyre caresse et retient dans ses bras,

Rouge de ses désirs et de son embarras,

La tête renversée et les lèvres mi-closes, –

Et que l’enfant Amour châtie avec des roses.
Mars 1845.

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Publié dansPoètesTheodore de Banville

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