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À deux sœursFrancois Coppee

Édith rêve toujours et toujours Jeanne rit ;
La blonde lève au ciel un regard de victime,
Et la brune au dehors répand sa joie intime.
Ainsi l’étoile brille et la rose fleurit.

Mais, quand un tendre émoi naîtra dans votre esprit
Pour l’homme heureux qui garde encore l’anonyme,
Vous sourirez, Édith, — la rêveuse s’anime ; —
Jeanne, vous rêverez, — l’espiègle s’attendrit.

Sans trop savoir pourquoi, dans votre âme naïve,
Restez rieuse, Jeanne ; Édith, restez pensive.
Le temps où le cœur bat sera trop tôt venu.

L’avenir à changer de rôle vous condamne ;
Et d’avance je porte envie à l’inconnu
Qui fera rire Édith ou fera rêver Jeanne.

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Publié dansFrancois CoppeePoètes

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