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À Don QuichottePaul Verlaine

Ô Don Quichotte, vieux paladin, grand Bohème,
En vain la foule absurde et vile rit de toi :
Ta mort fut un martyre et ta vie un poème,
Et les moulins à vent avaient tort, ô mon roi !

Va toujours, va toujours, protégé par ta foi,
Monté sur ton coursier fantastique que j’aime.
Glaneur sublime, va ! ― les oublis de la loi
Sont plus nombreux, plus grands qu’au temps jadis lui-même.

Hurrah ! nous te suivons, nous, les poètes saints
Aux cheveux de folie et de verveine ceints.
Conduis-nous à l’assaut des hautes fantaisies,

Et bientôt, en dépit de toute trahison,
Flottera l’étendard ailé des Poésies
Sur le crâne chenu de l’inepte raison !

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Publié dansPaul VerlainePoètes

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