Aller directement au contenu

À Francfort-sur-le-MeinCharles-Augustin Sainte-Beuve

À Francfort-sur-le-Mein l’on entre, et l’on s’étonne
De ne voir qu’élégance, éclat, faste emprunté :
Ô Francfort, qu’as-tu fait de ta vieille beauté ?
Marraine des Césars, où donc est ta couronne ?

Mais plus loin, à travers l’or faux qui t’environne,
Ton église sans flèche, au cœur de la cité,
Monte, comme un vaisseau par les vents démâté ;
Et sa tête est chenue : et comme une lionne

Qui, des ardents chasseurs repoussant les assauts,
Tient contre elle serrés ses jeunes lionceaux,
La tour tient à ses pieds toutes ses vieilles rues,

Et sur son sein les presse, et, debout, les défend
Et cependant le siècle, immense et triomphant,
Déborde et couvre tout de ses ondes accrues.

Octobre 1829.

Lectures : 0
Publié dansCharles-Augustin Sainte-BeuvePoètes

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *