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À M. Le cardinal de Richelieu (I)Francois de Malherbe

Fragments d’une ode.

1623 ou 1624.

Grand et grand prince de l’église,
Richelieu, jusques à la mort,
Quelque chemin que l’homme élise,
Il est à la merci du sort.
Nos jours filés de toutes soies
Ont des ennuis comme des joies ;
Et de ce mélange divers
Se composent nos destinées,
Comme on voit le cours des années
Composé d’étés et d’hivers.

Tantôt une molle bonace
Nous laisse jouer sur les flots ;
Tantôt un péril nous menace,
Plus grand que l’art des matelots :
Et cette sagesse profonde
Qui donne aux fortunes du monde
Leur fatale nécessité
N’a fait loi qui moins se révoque
Que celle du flux réciproque
De l’heure et de l’adversité.

Publié dansFrancois de MalherbePoètes

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