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À mon PèreTheodore de Banville

O mon père, soldat obscur, âme angélique !

Juste qui vois le mal d’un oeil mélancolique,

Sois béni ! je te dois ma haine et mon mépris

Pour tous les vils trésors dont le monde est épris.

Oh ! tandis que je vais fouillant l’ombre éternelle,

Si la Muse une fois me touchait de son aile !

Si ses mains avaient pris plaisir à marier

Sur mon front orgueilleux la rose et le laurier

Par lesquels le poëte est souvent plus qu’un homme,

Comme je tomberais à tes genoux ! et comme

Je ne serais jaloux de personne et de rien,

Si tu disais : Mon fils, je suis content, c’est bien.

Car ce cœur fier que rien de bas ne peut séduire,

O père, est bien à toi, qui toujours as fait luire

Devant moi, comme un triple et merveilleux flambeau,

L’ardeur du bien, l’espoir du vrai, l’amour du beau !
Février 1846.

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Publié dansPoètesTheodore de Banville

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