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A Moudre le CheminPaul Eluard

Tout entière pressée de me montrer sa nudité

Derrière la fenêtre que je guette
Dans des chambres obscures et chaudes
Dans des robes éblouissantes
Elle n’est pas pour rien d’ordinaire si secrète
Elle ne se garde pas du miroir voisin
Elle est future
Aujourd’hui de chair tamisée

Parmi des flots d’espoir

Demain de baisers incarnés

Taillés comme des diamants

Tout au fond du plaisir

Attentive malgré la nuit

Elle suit mon vœu de savoir

Et mes grands rêves innocents
Si la chanson s’éloigne

La fenêtre se ferme
Elle n’a jamais été là
J’en devine déjà une autre.

Paul Eluard

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Publié dansPaul EluardPoètes

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