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À Saint-Georges-sur-MerAndre Lemoyne

À Gabriel Audiat.

Pourquoi donc m’en irais-je aux pays transalpins,
Quand tout charme les yeux dans ma forêt de pins ?

Pourquoi fuir en ingrat cet heureux coin du monde
Où le vieil Océan épouse la Gironde ;

Où sur des sables fins le flot vert s’effrangeant
Jusqu’à mes pieds déroule un grand ourlet d’argent ?

Là j’aime à respirer le parfum de résine
Se mêlant aux sels purs de la brise marine ;

Sous le tranquille abri des hauts pins murmurants
J’aime à voir s’effacer les navires errants.

La marjolaine en fleur et les oeillets sauvages
Aux marins qui s’en vont parlent de nos rivages.

Le soir, quand à son nid d’amour l’oiseau revient,
J’écoute un cœur qui bat à l’unisson du mien.

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Publié dansAndre LemoynePoètes

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