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Amour, lors que premier ma franchise fut morteEtienne De La Boetie

Amour, lors que premier ma franchise fut morte,
Combien j’avois perdu encor je ne sçavoy,
Et ne m’advisoy pas, mal sage, que j’avoy
Espousé pour jamais une prison si forte.

Je pensoy me sauver de toy en quelque sorte,
Au fort m’esloignant d’elle ; et maintenant je voy
Que je ne gaigne rien à fuir devant toy,
Car ton traict en fuyant avecques moy j’emporte.

Qui a veu au village un enfant enjoué,
Qui un baston derriere à un chien a noué,
Le chien d’estre battu par derriere estonné,

Il se vire et se frappe, et les enfans joyeux
Rient qu’il va, qu’il vient, et fuyant parmy eulx
Ne peut fuir les coups que luymesme se donne.

Vers françois

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Publié dansEtienne De La BoetiePoètes

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