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AubeBlaise Cendrars

A l’aube je suis descendu au fond des machines
J’ai écouté pour une dernière fois la respiration profonde des pistons
Appuyé à la fragile main-courante de nickel j’ai senti pour une dernière fois cette sourde vibration des arbres de couche pénétrer en moi avec le relent des huiles

surchauffées et la tiédeur de la vapeur
Nous avons encore bu un verre le chef mécanicien cet homme tranquille et triste qui a un si beau sourire d’enfant et qui ne cause jamais et moi
Comme je sortais de chez lui le soleil sortait tout naturellement de la mer et chauffait déjà dur
Le ciel mauve n’avait pas un nuage
Et comme nous pointions sur

Santos notre sillage décrivait un grand arc-de-cercle miroitant sur la mer immobile

Blaise Cendrars

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Publié dansBlaise CendrarsPoètes

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