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Ballade en l’honneur de sa MieTheodore de Banville

Je ne vois que marionnettes

Comme celles de Fagotin.

L’un est amoureux des planètes,

Cet autre court dès le matin

Pour un bracelet florentin

Ou pour un livre d’alchimie.

Moi qui me fie à mon destin,

Je ne veux du tout que ma mie.
On peut s’aller pendre aux sonnettes

Pour obtenir un picotin;

On peut débiter des sornettes

Avec l’aplomb d’un libertin;

On peut s’enivrer au festin;

On arrive à l’Académie

Avec un livre clandestin;

Je ne veux du tout que ma mie.
Ils se pâment pour des nonnettes

Qui font leur babil enfantin

A la façon des serinettes.

Pourvu qu’elles aient l’air mutin,

Des hommes de Romorantin

Couvrent la plus sèche momie

De diamants et de satins:

Je ne veux du tout que ma mie.
Envoi.
Que Rothschild garde son butin,

Leverrier son astronomie,

Et monsieur Nisard son latin,

Je ne veux du tout que ma mie.
Janvier 1862.

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Publié dansPoètesTheodore de Banville

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