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BoisRaymond Queneau

Bois que l’aile est lourde près de la mer barbouillée

[au sel fin lorsqu’il tombe abattu sur la terre étonnée et le granit devant ces oiseaux lourds ces prairies évasées et ce

[destin et les navires dansant la mâture arrachée au zénith l’espèce de soleil qui tombe de son poid3 et au nadir la tête de plomb d’un noyé silencieux et sans désir

Bois que la verdure est grave et pondérée en toute

[balance celle des feuilles mortes des saisons des dernières

[années celle de l’homme seul qui pousse et passe et pince et

[pisse et pense celle des fourmis en leur colonne armée et leurs alliées et le tapis crevé des taches brunes strié de raies jaunes l’épaisse mousse obscure aux yeux mous de

[champignons végéfaunes
Bois voici la grand hache et la grand scie et voici et voici les halages à travers les buissons les ronces les épines le charbon auquel dès longtemps déjà le liber fut promis et la cendre universelle où nous embrassons nos

[origines nourriture pour les terres de labour tandis que vous bois croissez continûment dans la lourde solitude des rois

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Publié dansPoètesRaymond Queneau

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