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Ce dict maint un de moy : De quoy se plaint il tantEtienne De La Boetie

Ce dict maint un de moy : ‘ De quoy se plaint il tant,
Perdant ses ans meilleurs, en chose si legiere ?
Qu’a il tant à crier, si encore il espere ?
Et, s’il n’espere rien, pour quoy n’est il content ? ‘

Quand j’estois libre et sain, j’en disois bien autant ;
Mais certes celuy là n’a la raison entiere,
Ains a le coeur gasté de quelque rigueur fiere,
S’il se plaint de ma plainte, et mon mal il n’entend.

Amour, tout à un coup, de cent douleurs me point :
Et puis l’on m’advertit que je ne crie point !
Si vain je ne suis pas que mon mal j’agrandisse,

A force de parler : s’on m’en peut exempter,
Je quitte les sonnetz, je quitte le chanter
Qui me deffend le deuil, celuy là me guerisse.

Vingt neuf sonnetz

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Publié dansEtienne De La BoetiePoètes

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