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C’est de leurs voix que j’ai reditCharles Van Lerberghe

C’est de leurs voix que j’ai redit
Leurs paroles, mais plus haut qu’elles,
Tu voles, ma chanson aux ailes
Bleues d’oiseau de Paradis !

Ô ma chanson, tu les dépasses,
Tu leur ouvres l’immense azur !
Et tu jettes leur rire obscur
En mille étoiles dans l’espace.

Leur pauvre coeur silencieux,
S’approfondit quand tu le touches ;
L’haleine qui naît de leurs bouches,
En toi devient souffle des cieux.

Monte chanson ! Et si ta route,
Làhaut se perd dans le néant,
Monte encore, le ciel t’écoute,
Et peutêtre qu’un dieu t’entend.

La chanson d’Eve

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Publié dansCharles Van LerberghePoètes

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