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C’est la terre sans fleursAlbert Merat

C’est la terre sans fleurs de pourpre et sans décor,
Le champ dur qui nourrit les bras et leur résiste.
Septembre dans le ciel a mis sa pâleur triste,
Et le soir au couchant se lit en un trait d’or.

L’heure qui vient n’a pas de fantômes encor,
Mais des solennités où le contour persiste.
Le tableau se déroule ample, sans jeu d’artiste :
On dirait un poëme ancien d’un grand essor.

Deux jeunes filles font vivre le paysage,
L’une grave et debout, l’autre dont le visage
Est comme un fruit d’été substantiel et clair.

Leur front ne pense pas, leurs yeux rêvent à peine :
Mais, subissant le rhythme austère de la plaine,
Elles suivent un vol de cigognes dans l’air.

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Publié dansAlbert MeratPoètes

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