Aller directement au contenu

Chapelle ruinéeEmile Nelligan

Et je retourne encor frileux, au jet des bruines,
Par le délabrement du parc d’octobre. Au bout
De l’allée où se voit ce grand Jésus debout,
Se massent des soupçons de chapelle en ruines.

Je refoule, parmi viornes, vipérines,
Rêveur, le sol d’antan où gîte le hibou ;
L’Érable sous le vent se tord comme un bambou.
Et je sens se briser mon coeur dans ma poitrine.

Cloches des âges morts sonnant à timbres noirs
Et les tristesses d’or, les mornes désespoirs,
Portés par un parfum que le rêve rappelle,

Ah ! comme, les genoux figés au vieux portail,
Je pleure ces débris de petite chapelle…
Au mur croulant, fleuri d’un reste de vitrail !

Lectures : 3
Publié dansEmile NelliganPoètes

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *