Aller directement au contenu

Chemin TournantPierre Reverdy

Il y a un terrible gris de poussière dans le temps
Un vent du sud avec de fortes ailes

Les échos sourds de l’eau dans le soir chavirant

Et dans la nuit mouillée qui jaillit du tournant

des voix rugueuses qui se plaignent

Un goût de cendre sur la langue

Un bruit d’orgue dans les sentiers

Le navire du coeur qui tangue

Tous les désastres du métier
Quand les feux du désert s’éteignent un à un

Quand les yeux sont mouillés comme des brins d’herbe

Quand la rosée descend les pieds nus sur les feuilles

Le matin à peine levé

Il y a quelqu’un qui cherche

Une adresse perdue dans le chemin caché

Les astres dérouillés et les fleurs dégringolent

A travers les branches cassées

Et le ruisseau obscur essuie ses lèvres molles à peine décollées
Quand le pas du marcheur sur le cadran qui compte règle le

mouvement et pousse l’horizon

Tous les cris sont passés tous les temps se rencontrent

Et moi je marche au ciel les yeux dans les rayons

Il y a du bruit pour rien et des noms dans ma tête
Des visages vivants

Tout ce qui s’est passé au monde

Et cette fête

Où j’ai perdu mon temps.

Pierre Reverdy

Lectures : 0
Publié dansPierre ReverdyPoètes

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *