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CœurJules Supervielle

Suffit d’une bougie
Pour éclairer le monde
Autour duquel ta vie
Fait sourdement sa ronde,
Cœur lent qui t’accoutumes
Et tu ne sais à quoi,
Cœur grave qui résumes
Pans le plus sûr de toi
Des terres sans feuillage,
Des routes sans chevaux,
Un vaisseau sans visages
Et des vagues sans eaux.
Mais des milliers d’enfants
Sur la place s’élancent
En poussant de tels cris
De leurs frêles poitrines
Qu’un homme à barbe noire, —
De quel monde venu? —

D’un seul geste les chasse
Jusqu’au fond de la nue.

Alors de nouveau, seul,
Dans la chair tu tâtonnes,
Cœur plus près du linceul,
Cœur de grande personne.

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Publié dansJules SuperviellePoètes

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