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Colloque sentimentalPaul Verlaine

Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux formes ont tout à l’heure passé.

Leurs yeux sont morts et leurs lèvres sont molles,
Et l’on entend à peine leurs paroles.

Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux spectres ont évoqué le passé.

Te souvientil de notre extase ancienne?
Pourquoi voulezvous donc qu’il m’en souvienne?

Ton coeur batil toujours à mon seul nom?
Toujours voistu mon âme en rêve? Non.

Ah ! les beaux jours de bonheur indicible
Où nous joignions nos bouches ! C’est possible.

Qu’il était bleu, le ciel, et grand, l’espoir !
L’espoir a fui, vaincu, vers le ciel noir.

Tels ils marchaient dans les avoines folles,
Et la nuit seule entendit leurs paroles.

Fêtes galantes

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Publié dansPaul VerlainePoètes

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