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Comme je passaisLeopold Sedar Senghor

Comme je passais rue Fontaine,

Un plaintif air de jazz

Est sorti en titubant,

Ébloui par le jour,

Et m’a chuchoté sa confidence

Discrètement

Comme je passais tout devant

La Cabane cubaine.

Un parfum pénétrant de Négresse

L’accompagnait.
Voilà des nuits,

Voilà bien des jours au sommeil absent.

Réveillés en moi les horizons que je croyais défunts.

Et je saute de mon lit tout à coup, comme un buffle

Mufle haut levé, jambes écartées,
Comme un buffle humant, dans le vent

Et la douceur modulée de la flûte polie,

La bonne odeur de l’eau sous les dakhars

Et celle, plus riche de promesses, des moissons mûres

Par les rizières.

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Publié dansLeopold Sedar SenghorPoètes

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