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Comme petits enfants d’une larve outrageuseJean-Baptiste Chassignet

Comme petits enfants d’une larve outrageuse,
D’un fantôme, ou d’un masque, ainsi nous avons peur,
Et redoutons ta mort, la concevant au coeur
Telle comme on la fait, hâve, triste, et affreuse :

Comme il plaît à la main ou loyale, ou trompeuse
Du graveur, du tailleur, ou du peintre flatteur
La nous représenter sur un tableau menteur,
Nous l’imaginons telle, agréable, ou hideuse :

Ces appréhensions torturant nos cerveaux
Nous chassent devant elle, ainsi comme bouveaux
Courent devant le loup, et n’avons pas l’espace

De la bien remarquer : ôtons le masque feint,
Lors nous la trouverons autre qu’on ne la peint,
Gracieuse à toucher, et plaisante de face.

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Publié dansJean-Baptiste ChassignetPoètes

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