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ContrastesBlaise Cendrars

Les fenêtres de ma poésie sont grand’ouvertes sur les
boulevards et dans ses vitrines

Brillent
Les pierreries de la lumière Écoute les violons des limousines et les xylophones des
linotypes
Le pocheur se lave dans ressuie-main du ciel

Tout est taches de couleur
Et les chapeaux des femmes qui passent sont des comètes dans l’incendie du soir
L’unité
Il n’y a plus d’unité
Toutes les horloges marquent maintenant 24 heures
après avoir été retardées de dix minutes

Il n’y a plus de temps.

Il n’y a plus d’argent.

A la

Chambre

On gâche les éléments merveilleux de la matière première
Chez le bistro
Les ouvriers en blouse bleue boivent du vin rouge
Tous les samedis poule au gibier

On joue

On parie
De temps en temps un bandit passe en automobile

Ou un enfant joue avec l’Arc de

Triomphe…

Je conseille à

M.

Cochon de loger ses protégés à la

Tour

Eiffèl
Aujourd’hui
Changement de propriétaire
Le

Saint-Esprit se détaille chez les plus petits boutiquiers
Je lis avec ravissement les bandes de calicot
De coquelicot
U n’y a que les pierres ponces de la

Sorbonne qui ne sont jamais fleuries
L’enseigne de la

Samaritaine laboure par contre la

Seine
Et du côté de

Saint-Séverin
J’entende
Les sonnettes acharnées des tramways
Il pleut les globes électriques
Montrouge

Gare de l’Est

Métro

Nord-Sud bateaux-mouches monde
Tout est halo
Profondeur
Rue de

Buci on crie

L’Intransigeant et

Paris-Sports
L’aérodrome du ciel est maintenant, embrasé, un tableau de

Cimabue
Quand par devant
Les hommes sont

Blaise Cendrars

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Publié dansBlaise CendrarsPoètes

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