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De mes harasAime Cesaire

Nuages déraillez au chalumeau!
Pluie fille violente effilez vos charpies !
Blessures de la mer installez-vous en sifflant!
Entonnoirs et volcans tous à la dérive!
A la débandade dieux fous !
Faites-vous sauter la cervelle !
Que les champs soient arrachés au trident et les pêcheurs de perles projetés jusqu’au ciel!
Une pensée.
Quoi?
Le feu qui n’est plus gaspillé.
Le possible déchirant, dans sa poitrine somptueuse, tout ce qui tarde à devenir.

Nuit.
Quoi?
Toute la matière qui pèse et s’épuise à devenir espace.
Le mot de passe.
Quoi ?
Passer le monde au crible et le manque de solidité de tout subterfuge.

Temps des éclairs, temps des éclairs, bêtes placides, bêtes frénétiques, temps des éclairs, temps des éclairs, bêtes fragiles, bêtes laboureuses, par naseaux et écumes à ma voix vous accouriez jadis des écuries du ciel

et c’étaient de toutes les couleurs

de tout trot et de tout bai

des prairies merveilleuses qui poussaient à l’envie de

ces bêtes impétueuses

jeunes et frôlées d’icaques

sous la tendre peau d’une eau toujours éblouie.

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Publié dansAime CesairePoètes

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