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DébrisAime Cesaire

Et merde comme aucune la mer sans sape sans poste

d’écoute sans pare-éclats sans boyaux excoriée de lunes rompues sur les genoux de

fer de la nuit si céphalopode ex-voto des houillères je dressais contre

son sein mon gueuloir d’Antille verte

corymbe des jours corymbe des nuits vers l’hermaphrodite
Rien grand erre cultivant son âme

prieure et porteuse de croix merde entre veille et sommeil de sensitive moi debout

dans les champs du sang et du couchant tapaht leurs

chansons d’hernandia sonora et ta langue bifide que ma pureté révère,
Révolte dans les débris c’est la mer baveuse de gorgones et d’isis et mes yeux et

l’air harnaché pluie et or des balles de l’orgasme, tes yeux merde c’est la mer sans allèle qui ouvre ses éventails et

fait bruire ses noix c’est la mer qui abat toutes ses cartes

chromosiennes c’est la mer qui imprime un fleuve de

troupeaux et de langues par en dessous la paume des

terres létales et le vent la poche pleine de naufrages à la

bouche de source aussi fraîche que ta pensée que je perds et

que je traque entre veille et sommeil

c’est la mer ma chère caryophylle et vierge moussant vers

l’hermaphrodite
Rien ses excellentes feuilles de femme et de renoncule où s’accomplissent des spermatozoïdes d’oiseau parfait

comme le soleil ma chère comme le soleil grenouille écla

boussée dans son nid de boue sèche.

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Publié dansAime CesairePoètes

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