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DéfaiteOdilon-Jean Perier

Je ne suis pas parti
ma chambre m’a vaincu.
Pourquoi si durement
aimetelle ce corps ?

Pourquoi clouer au mur
mes coudes prisonniers ?
Et pourquoi me garder
debout en face d’elle ?

C’est vrai, j’avais menti :
j’ai désiré la gloire,
Ce besoin de m’enfuir
ne fut pas un essor

mais au moins si ma voix
demeure belle et fraîche,
ah ! que l’on me soutienne
un peu sous les épaules !

Appuyé aux fenêtres
(et derrière cela
à la nuit maritime
où les mouettes souffrent),

je médite un combat
léger et foudroyant
un vol inattendu
à l’immobilité…

J’avance ! Je nourris
une ardeur sans égale !
Et transporté soudain
de colère et d’orgueil,

pour connaître les fruits
que porte mon malheur,
je secoue en criant
ce grand arbre nocturne !

La vertu par le chant

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Publié dansOdilon-Jean PerierPoètes

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