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DépaysementAndre Velter

D’abord mon pays fut un arbre puis un livre une révolte puis une ombre

un amour un secret un regard un désert

mon pays fut cheval

souffle aride

soleil

désespoir livré avec un goût de sang

mon pays fut dessin d’aveugle

rire de lépreux

offrande

somnolence d’enfant près du stand aux rickshaws

mon pays fut un chant

une nuit blessée

une halte

un arc-en-ciel dans l’azur le plus clair

mon pays fut comme un sentier jeté au
Gange comme un thé trop fort comme un don au néant comme une main coupée

mon pays fut la ligne des neiges

atdoise gravée

turquoise

oubli

mon pays fut l’envers de mon pays — mon pays est un dépaysement.

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Publié dansAndre VelterPoètes

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