Eveilleur, arracheur, 
Souffle souffert, souffle accoureur
 Maître des trois chemins, tu as en face de toi un homme qui a beaucoup marché. 
Depuis 
Elam. 
Depuis 
Akkad. 
Depuis 
Sumer. 
Maître des trois chemins, tu as en face de toi un homme qui a beaucoup porté.
 Depuis 
Elam. 
Depuis 
Akkad. 
Depuis 
Sumer. 
J’ai porté le corps du commandant. 
J’ai porté le chemin de fer du commandant. 
J’ai porté la locomotive du commandant, le coton du commandant. 
J’ai porté sur ma tête laineuse qui se passe si bien de coussinet 
Dieu, la machine, la route – le 
Dieu du commandant. 
Maître des trois chemins j’ai porté sous le soleil, j’ai porté dans le brouillard j’ai porté sur les tessons de braise des fourmis manians. 
J’ai porté le parasol j’ai porté l’explosif j’ai porté le carcan. 
 Depuis 
Akkad. 
Depuis 
Elam. 
Depuis 
Sumer. 
Maître des trois chemins, 
Maître des trois rigoles, plaise que pour une fois – la première depuis 
Akkad depuis 
Elam depuis 
Sumer – le museau plus tanné apparemment que le cal de mes pieds mais en réalité plus doux que le bec minutieux du corbeau et comme drapé, des plis amers que me fait ma grise peau d’emprunt (livrée que les hommes m’imposent chaque hiver) j’avance à travers les feuilles mortes de mon petit pas sorcier
 vers là où menace triomphalement l’inépuisable injonction des hommes jetés aux ricanements noueux de l’ouragan. 
Depuis 
Elam depuis 
Akkad depuis 
Sumer.
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