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Destinée arbitraireRobert Desnos

À Georges Malkine
Voici venir le temps des croisades.

Par la fenêtre fermée les oiseaux s’obstinent à parler

comme les poissons d’aquarium.

À la devanture boutique

une jolie femme sourit.

Bonheur tu n’es que cire à cacheter

et je passe tel un feu follet.

Un grand nombre de gardiens poursuivent

un inoffensif papillon échappé de l’asile

Il devient sous mes mains pantalon de dentelle

et ta chair d’aigle

ô mon rêve quand je vous caresse !

Demain on enterrera gratuitement

on ne s’enrhumera plus

on parlera le langage des fleurs

on s’éclairera de lumières inconnues à ce jour.

Mais aujourd’hui c’est aujourd’hui

Je sens que mon commencement est proche

pareil aux blés de juin.

Gendarmes passez-moi les menottes.

Les statues se détournent sans obéir.

Sous leur socle j’inscrirai des injures et le nom

de mon pire ennemi.

Là-bas dans l’océan

Entre deux eaux

Un beau corps de femme

Fait reculer les requins

Ils montent à la surface se mirer dans l’air

et n’osent pas mordre aux seins

aux seins délicieux.

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Publié dansPoètesRobert Desnos

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