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DomicileAlain Bosquet

Je me suis enfermé dans ma soupente :

je refuse de voir

les trottoirs, les platanes, l’azur.

Mes livres sont par terre,

sentant l’oignon et le poireau.

Le robinet me parle un vieux patois

de
Macédoine ou de
Galice.

La photo de
Van
Gogh,

il faut que je la brûle.

Sur mon poème je découvre

les taches de la moisissure.

Je ne veux plus nourrir le canari,

essuyer mes lunettes,

inventer des énigmes

à tout ce qui en moi coupe mes ailes.

J’attache à la plus pure des syllabes

deux ou trois casseroles.

Je dis au réfrigérateur :

«
Mentons un peu, pour l’exercice. »

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Publié dansAlain BosquetPoètes

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