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En pays GastJacques Abeille

autour de moi s’étend un remuement vaste d’ombres

 

qui entrent et sortent en claquant les portes

 

dans le plus grand silence

 

qui ébranlent qui étranglent

 

qui pillent

 

je crie dans l’escalier

 

que voulez-vous j’ai tout donné

 

le houx le grenier

 

la cage d’acier

 

répondent les murmures

 

il faut d’autres secrets d’autres déchets

 

des sèves

 

que sais-je

 

je ne vois que des miroirs appauvris dans la chambre qui bouge un gisant s’est levé et me dévêt il précède un peuple de bronze aux doigts sans ongles

 

et tout émoi sombré j’énonce l’ultime songe mon étang ma presqu’île appels atours tout est consommé

 

je ne l’ai pas voulu mais il faudra régner demain je marcherai sur des pailles brûlées

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Publié dansJacques AbeillePoètes

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