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En vain, le poèmeRichard Rognet

Aujourd’hui, je m’accuse

d’admettre un bonheur

qui voulut abolir

songes creux et chimères.

Prince de la solitude,

antécédent du silence,

il fallait le rester et ne

jamais choisir le poème

témoin d’un fatal équilibre.

Trop de mots bien placés

nuisent à l’incertitude,

au sommeil monotone

des ruines qui m’aspirent.

Mots espérés pourtant,

attendus, réponse à tout,

mots que l’instant questionne

sans risquer l’existence.

Il faudrait que tout manque

lorsqu’on vient de tout dire,

revenir en arrière dans la volupté noire

d’un alphabet meurtri

qui ne s’ordonne pas.

Aujourd’hui, au déclin de ma

vie trop visible, j’étrangle mon poème :

je veux voir l’intérieur,

les passagers confus

qui me frôlent, se taisent.

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Publié dansPoètesRichard Rognet

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