Aller directement au contenu

Enfin, l’Amour cruel à tel point m’a rangéPhilippe Desportes

Enfin, l’Amour cruel à tel point m’a rangé
Que ma triste dépouille en cendre est convertie,
Et votre cruauté ne s’est onc amortie,
Que mon coeur par le feu n’ait été saccagé.

Au moins pour le loyer de m’avoir outragé,
Faites ainsi que fit la reine de Carie,
Non par amour comme elle, ains pleine de furie,
Buvez le peu de cendre en quoi je suis changé.

La soif de me tuer s’éteindra dans votre âme,
Et ma cendre qui couve une éternelle flamme,
Fera que vos glaçons se fondront tout soudain.

Mais ce qui plus rendrait ma douleur consolée,
Serait de me voir clos dans un tel mausolée !
Futil onc monument si beau que votre sein ?

Cléonice

Lectures : 0
Publié dansPhilippe DesportesPoètes

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *