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EntreprisePierre Reverdy

La bande roule aux mains des plus forts
Celui qui tient la corde serre bien
Il s’agit d’entrer
Une ombre dans l’angle du couloir étroit a remué
Le silence file le long du mur
La maison s’est tassée dans le coin le plus sombre
Et un doigt levé nous menace
Les cheminées raidies marquent une heure nouvelle
sous la lune

On se suit
La peur à chaque pas soulève un nouveau bruit

Fait craquer les bottines
Il y a l’entrée du port palpitante comme une gorge

La boutique du coin débraillée veille encore

Sa lumière traîne sur le trottoir

Et nous n’avons pas encore commencé
Minuit
C’est un moment précis
Qui s’éternise dans le vent
Les mains tremblantes dans la nuit vont en avant
Je vous suis

Je m’en vais

Je tourne et j’ai peur

Je voudrais me sauver
Minuit

La pendule sans fin sonne à coups de marteau

Sur mon cœur

En entrant dans la maison sinistre et désolée dont j’ai perdu le numéro

Pierre Reverdy

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Publié dansPierre ReverdyPoètes

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