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Eros (III)Rainer Maria Rilke

Là, sous la treille, parmi le feuillage
il nous arrive de le deviner :
son front rustique d’enfant sauvage,
et son antique bouche mutilée…

La grappe devant lui devient pesante
et semble fatiguée de sa lourdeur,
un court moment on frôle l’épouvante
de cet heureux été trompeur.

Et son sourire cru, comme il l’infuse
à tous les fruits de son fier décor ;
partout autour il reconnaît sa ruse
qui doucement le berce et l’endort.

Vergers

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Publié dansPoètesRainer Maria Rilke

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