Aller directement au contenu

ÉtherRene-Francois Sully Prudhomme

Sonnet.

Quand on est sur la terre étendu sans bouger,
Le ciel paraît plus haut, sa splendeur plus sereine ;
On aime à voir, au gré d’une insensible haleine,
Dans l’air sublime fuir un nuage léger ;

Il est tout ce qu’on veut : la neige d’un verger,
Un archange qui plane, une écharpe qui traîne,
Ou le lait bouillonnant d’une coupe trop pleine ;
On le voit différent sans l’avoir vu changer.

Puis un vague lambeau lentement s’en détache,
S’efface, puis un autre, et l’azur luit sans tache,
Plus vif, comme l’acier qu’un souffle avait terni.

Tel change incessamment mon être avec mon âge ;
Je ne suis qu’un soupir animant un nuage,
Et je vais disparaître, épars dans l’infini.

Lectures : 1
Publié dansPoètesRene-Francois Sully Prudhomme

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *