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ExotismeAlain Bosquet

Je prospectais les mines

dans un jeune royaume,

qui frissonnait encore

d’avoir conquis sa liberté.

L’Ambassadeur du
Portugal

avait une fillette

de quatorze ou quinze ans.

Dans ses yeux je voyais un naufrage,

et sur son front un nid,

pour quelle espèce de cigognes ?

Elle buvait des citronnades ;

elle faisait des signes,

peut-être à des bateaux perdus.

Elle évitait les alezans fougueux,

les moussons vertes,

les demi-lunes.

Je lui disais : «
Votre vie est plus belle

que les plus belles vies. »

Quelques saisons plus tard,

on annonçait ses fiançailles

avec un diplomate un peu raide, un peu

Mon chagrin était gros comme la jungle

La même année, j’ai découvert

un gisement d’or pur.

On m’a félicité :

le roi, tous les ministres,

l’Ambassadeur du
Portugal, son

sa fille

déjà enceinte.

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Publié dansAlain BosquetPoètes

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