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FleurPaul Celan

La pierre.

La pierre dans l’air, celle que je suivais.

Ton œil, aussi aveugle que la pierre.
Nous étions

des mains,

nous vidions les ténèbres, nous trouvions

le mot, qui remontait l’été :

Fleur.
Fleur – un mot d’aveugle

Ton œil et mon œil:

ils s’inquiètent de l’eau.
Veille silencieuse,

pan de cœur par pan de cœur

cela s’enfeuille.
Un mot encore, comme celui-là, et les marteaux

s’élancent dans l’espace libre.
Tant d’étoiles, que l’on nous tend.

J’étais,

quand je te vis – quand ? –

dehors parmi

les autres mondes.
O ces chemins, galactiques,

O cette heure, qui nous

compléta des nuits sur le fardeau de nos noms. Il n’est,

je le sais, pas vrai,

que nous ayons vécu, il passa aveugle un souffle entre

Là-bas et Pas-là et le Parfois,

un œil siffla comme une comète

allant vers l’éteint, dans les ravins,

là, où cela se consume sans éclat, se tenait

le temps, en majesté

et déjà vers le haut, vers le bas, poussait sur lui

ce qui fut ou ce qui sera -,
je sais,

je sais et tu sais, nous savions,

nous ne savions pas, mais

nous étions pourtant là et pas là-bas,

et de temps en temps, quand

seul le Rien se tenait entre nous,

alors nous étions totalement l’un et l’autre
En haut,

les voyageurs

demeurent

inaudibles

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Publié dansPaul CelanPoètes

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