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Grand AirPaul Eluard

La rive les mains tremblantes
Descendait sous la pluie
Un escalier de brumes
Tu sortais toute nue
Faux marbre palpitant
Teint de bon matin
Trésor gardé par des bêtes immenses
Qui gardaient elles du soleil sous leurs ailes
Pour toi
Des bêtes que nous connaissions sans les voir
Par-delà les murs de nos nuits

Par-delà l’horizon de nos baisers

Le rire contagieux des hyènes

Pouvait bien ronger les vieux os

Des êtres qui vivent un par un
Nous jouions au soleil à la pluie à la mer
A n’avoir qu’un regard qu’un ciel et qu’une mer
Les nôtres.

Paul Eluard

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Publié dansPaul EluardPoètes

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