De ce ciel bizarre et livide,
Tourmenté comme ton destin,
Quels pensers dans ton âme vide
Descendent ? Réponds, libertin.
Insatiablement avide
De l’obscur et de l’incertain,
Je ne geindrai pas comme Ovide
Chassé du paradis latin.
Cieux déchirés comme des grèves,
En vous se mire mon orgueil,
Vos vastes nuages en deuil
Sont les corbillards de mes rêves,
Et vos lueurs sont le reflet
De l’Enfer où mon coeur se plaît.
Les fleurs du mal
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Horreur sympathique reflète parfaitement l’univers des Fleurs du mal : une poésie sombre, où l’âme tourmentée du poète dialogue avec un ciel chargé de présages. On y retrouve le mélange de fascination et de désespoir, la recherche de beauté dans l’horreur, et ce goût baudelairien pour l’orgueil tragique. C’est un texte qui exprime à la fois la révolte, l’attirance pour l’Enfer et la lucidité douloureuse d’un homme qui transforme sa souffrance en art.