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Hors des jours étrangersAime Cesaire

mon peuple

quand

hors des jours étrangers

germeras-tu une tête bien tienne sur tes épaules renouées

et ta parole

le congé dépêché aux traîtres aux maîtres

le pain restitué la terre lavée la terre donnée

quand

quand donc cesseras-tu d’être le jouet sombre

au carnaval des autres

ou dans les champs d’autrui

l’épouvantail désuet

demain

à quand demain mon peuple

la déroute mercenaire

finie la fête

mais la rougeur de l’est au cœur de balisier

peuple de mauvais sommeil rompu

peuple d’abîmes remontés

peuple de cauchemars domptés

peuple nocturne amant des fureurs du tonnerre

demain plus haut plus doux plus large

et la houle torrentielle des

terres à la charrue salubre de l’orage

Lectures : 7
Publié dansAime CesairePoètes

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