Aller directement au contenu

Il y a longtempsRene-Francois Sully Prudhomme

Sonnet.

Vous me donniez le bras, nous causions seuls tous deux,
Et les cœurs de vingt ans se font signe bien vite ;
J’en suis encore ému, fille blonde aux yeux bleus ;
Mais vous souviendrez-vous de ma courte visite ?

Hélas ! se souvient-on d’un souffle parasite
Qui n’a fait que passer pour baiser les cheveux,
Du flot où l’on se mire, et de la marguerite
Confidente éphémère où s’effeuillent les vœux ?

Une image en mon cœur peut périr effacée,
Mais non pas tout entière ; elle y devient pensée.
Je garde la douceur de vos traits disparus.

Que je me suis souvent éloigné, l’œil humide,
Avec l’adieu glacé d’une vierge timide
Que je chéris toujours et ne reverrai plus !

Lectures : 0
Publié dansPoètesRene-Francois Sully Prudhomme

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *