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Il y faudrait de la musique de gluckCharles Sainte-Beuve

Laissezmoi ! tout a fui. Le printemps recommence ;
L’été s’anime, et le désir a lui ;
Les sillons et les coeurs agitent leur semence.
Laissezmoi ! tout a fui.

Laissezmoi ! dans nos champs, les roches solitaires,
Les bois épais appellent mon ennui.
Je veux, au bord des lacs, méditer leurs mystères,
Et comment tout m’a fui.

Laissezmoi m’égarer aux foules de la ville ;
J’aime ce peuple et son bruit réjoui ;
Il double la tristesse à ce coeur qui s’exile,
Et pour qui tout a fui.

Laissezmoi ! midi règne, et le soleil sans voiles
Fait un désert à mon oeil ébloui.
Laissezmoi ! c’est le soir, et l’heure des étoiles
Qu’espérer ? tout a fui.

Oh ! laissezmoi, sans trêve, écouter ma blessure,
Aimer mon mal et ne vouloir que lui.
Celle en qui je croyais, Celle qui m’était sûre…
Laissezmoi ! tout a fui !

Le livre d’amour

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Publié dansCharles Sainte-BeuvePoètes

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