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InnocenceFrancois Coppee

Si chétive, une haleine, une âme,
L’orpheline du porte-clés
Promenait dans la cour infâme
L’innocence en cheveux bouclés.

Elle avait cinq ans ; son épaule
Était blanche sous les haillons,
Et, libre, elle emplissait la geôle
D’éclats de rire et de rayons.

Un bon vieux repris de justice
Sculptait pour elle des joujoux ;
L’ancien crime et le jeune vice
L’avaient prise sur leurs genoux ;

Et, rappelant la mandragore,
Qui fleurit au pied du gibet,
Elle était plus charmante encore
Le jour qu’une tête tombait.

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Publié dansFrancois CoppeePoètes

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