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J’ay un Livre Thuscan, dont la tranche est garnieEtienne De La Boetie

J’ay un Livre Thuscan, dont la tranche est garnie
Richement d’or battu de l’une et l’autre part ;
Le dessus reluit d’or ; et au dedans est l’art
Du comte Balthasar, de la Contisanie.

Où que je sois, ce livre est en ma compagnie.
Aussi c’est un present de celle qui depart
A tout ce qu’elle voit, à ce qui d’elle part,
Quelque part, quelque ray de sa grace infinie.

Ô Livre bienheureux, mon Maron, mon Horace,
Mon Homer, mon Pindar, ce semble, te font place.
Meshuy d’estre immortel tu te peus bien vanter ;

Elle fait cas de toy, c’est asseurance entiere.
A qui ne plairas tu, ayant peu contenter
Des Muses la dixieme et certes la premiere ?

Vers françois

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Publié dansEtienne De La BoetiePoètes

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