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Je n’ai pas de chance en femmePaul Verlaine

Je n’ai pas de chance en femme,
Et, depuis mon âge d’homme,

Je ne suis tombé guère, en somme.
Que sur des criardes infâmes.

C’est vrai que je suis criard
Moi-même et d’un révoltant
Caractère tout autant,
Peut-être plus par hasard.

Mes femmes furent légères,
Toi-même tu l’es un peu,
Cet épouvantable aveu
Soit dit entre nous, ma chère.

C’est vrai que je fus coureur.
Peut-être le suis-je encore :
Cet aveu me déshonore.
Parfois je me fais horreur.

Baste : restons tout de même
Amants fervents, puisqu’en somme

Toi, bonne fille et moi, brave homme,
Tu m’aimes, dis, et que je t’aime.

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Publié dansPaul VerlainePoètes

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