Je ne dois plus la voir jamais, 
Mais je vais voir souvent sa mère ; 
C’est ma joie, et c’est la dernière, 
De respirer où je l’aimais.
Je goûte un peu de sa présence 
Dans l’air que sa voix ébranla ; 
Il me semble que parler là, 
C’est parler d’elle à qui je pense.
Nulle autre chose que ses traits 
N’y fixait mon regard avide ; 
Mais, depuis que sa chambre est vide, 
Que de trésors j’y baiserais !
Le miroir, le livre, l’aiguille, 
Et le bénitier près du lit… 
Un sommeil léger te remplit, 
Ô chambre de la jeune fille !
Quand je regarde bien ces lieux, 
Nous y sommes encore ensemble ; 
Sa mère parfois lui ressemble 
À m’arracher les pleurs des yeux.
Peut-être la croyez-vous morte ? 
Non. Le jour où j’ai pris son deuil, 
Je n’ai vu de loin ni cercueil 
Ni drap tendu devant sa porte.
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