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La BlanchisseuseTheodore de Banville

Parmi des Nymphes, clair et souriant essaim,

Près du bel Eurotas, où glisse quelque voile,

Déesse, elle eût jadis régné, nue et sans voile,

Laissant le vent mêler ses cheveux à dessein.
Robuste, elle a des bras d’amazone, et son sein

Aigu, son jeune sein brillant comme une étoile,

Dessine un point saillant sur la robe de toile

Qui moule de son corps le ferme et pur dessin.
Un vieillard libertin, que sa grâce émerveille,

Lui murmure des mots ignobles à l’oreille;

Mais, sans avoir souci de ce piteux Lindor
Qui la suit et la lorgne avec des airs de singe,

Elle va d’un pas libre et sur ses tresses d’or

Superbes — elle porte un grand paquet de linge.

Juin 1868.

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Publié dansPoètesTheodore de Banville

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