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La harpe de madame de GenlisRosemonde Gerard

Comtesse aux yeux dorés, je l’ai toujours connue

Cette harpe ; elle était près de votre portrait,

Chez mon père ; et, déjà, sa langueur ingénue

Faisait un peu semblant de garder un secret.
Cette harpe, elle avait orchestré votre vie ;

Et, confidente d’un roman cher et fatal,

Elle savait si votre fille Pulchérie,

Par les soins de l’amour, avait du sang royal ?
Cette harpe, elle avait, sur ses cordes légères,

Conservé tous les noms des danseurs éphémères

Qui vous environnaient d’un éternel désir ;
Et, quand on la regarde, on croit parfois entendre

Un arpège qui va, silencieux et tendre,

De vos premiers serments à vos derniers soupirs.

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Publié dansPoètesRosemonde Gerard

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